Le Canada d'Est en Ouest

mardi, juillet 25, 2006

Vendredi 21 juillet



Ce matin, je prends la route du Nord. La 17 contourne le lac Supérieur jusqu’à Thunder Bay, côté ouest. Une route de carte postale où le vert des sapins plonge dans le bleu du lac. Sur la carte, l’Ontario est criblé de ces taches bleues. Autant de lacs et de rivières qui abreuvent le lac Supérieur. La route fait des grands lacets, ménageant de superbes vues à chaque détour. Je ne résiste pas et pique une tête dans la baie d’Agawa. A Katherine Cove, la petite plage est abritée du vent, le lac peu profond, l’eau claire et douce. C’est ma douche gratuite de la journée. Dans la voiture, j’écoute Barbara.

Je m’arrête à Michipicoten Bay, un coin qui figure sur la carte du Canada depuis 1632. A l’époque de Champlain, c’était le point le plus à l’Ouest connu des Européens. La compagnie montréalaise du Nord-Ouest y a établi un poste de traite en 1723. Suivre la transcanadienne, c’est aussi remonter dans le passé de la France. Aujoud’hui, comme autrefois, on y fait du commerce. Mais les postes de traite se sont éclatés sur les bords de la route. Les Indiens vendent des peaux, des bijoux, des vêtements traditionnels typiques aux touristes de passage.

Je croise de plus en plus de cyclistes chargés comme des mulets qui descendent vite et remontent très lentement. Le trip ne me tente vraiment pas. C’est déjà assez fatigant en voiture. D’ailleurs je suis naze. Je m’arrête à Marathon, sur la rive nord du lac Supérieur. 5000 habitants à tout casser et un beau point de vue sur le soleil couchant du haut de Pebble Beach. Les gens du coin viennent assister à la scène dans leur pick-up. Devant, ce n’est plus un lac. C’est une mer dont on ne voit plus le bout. Hier, les vagues montaient presqu’à deux mètres, me dit un spectateur. Il s’appelle Boyd, est retraité de l’usine de papier qui tourne à plein régime en ville. Il va à la pêche et me propose une balade en bateau demain. J’accepte une autre proposition : un pot de confiture de bleuets. Mon pain de supermarché, mes tranches de jambon ramollies par la chaleur et mes carottes maigrichonnes ont dû faire un effet bœuf. Il me propose de m’héberger pour la nuit.