Le Canada d'Est en Ouest

mardi, juillet 25, 2006

Franco-Ontariens à la place de Canadiens-Français

Aujourd’hui, les Franco-Ontariens ne sont plus bûcherons. Et ont d’ailleurs perdu l’appellation contrôlée de Canadiens-Français. La Révolution tranquille est passée par là. Dans les années 60, le Québec sort de l’emprise de l’église catholique. La langue, gardienne de la foi ; la foi, gardienne de la langue, c’est fini. Les Canadiens-Français du Québec se construisent une nouvelle identité : le Québécois est né. Ils larguent les amarres, prenant leurs distances avec le reste du Canada et donc, aussi, des communautés francophones éparpillées à travers le pays. « Nous en Ontario, on s’est senti abandonné, dit Janelle Giroux, étudiante à l’université laurentienne de Sudbury qui travaille au centre franco-ontarien pour la saison estivale. On a dû aussi se construire une identité. »

Le terme de Franco-Ontariens s’est progessivement imposé. L’histoire n’est pas figée. En perte de vitesse depuis plusieurs années, la communauté francophone de la région est remontée d’1% lors du dernier recensement grâce à l’immigration en provenance de Haïti et des pays d’Afrique de l’Ouest. Pas sûr que des Africains ayant dû apprendre «nos ancêtres les Gaulois » sous la colonisation française se mettent à réciter « nos ancêtres les bûcherons Canadiens-Français » dans leur nouveau pays d’adoption. « On est content, car on marque un point pour préserver le français, confie Janelle Giroux. Mais la communauté est divisée sur le sujet. Il ya des tensions, car on n’a pas le même passé : est-ce que des immigrants d’Afrique peuvent être considérés comme des Franco-Ontariens ? Je ne sais pas. »