Le Canada d'Est en Ouest

mercredi, août 02, 2006

Vendredi 28 juillet



Sous ma tente à 30$, je regrette de ne pas avoir investi dans le matelas autogonflant du Surplus de l’armée à Montréal. J’ai pris l’option mince à 9$. J’ai le dos en compote. Aujourd’hui, je franchirai la frontière du Saskatchewan. Mais avant, je fais un détour par Inglis, un village qui a conservé cinq silos à grains des années 20, symboles de l’âge d’or de l’agriculture, quand les Prairies étaient la « corbeille à pain du monde ». Des voies ferrées secondaires ont même été construites pour venir chercher orge, blé, avoine ou seigle. Inglis s’est construit là autour des silos et du chemin de fer en 1922. Cinq ans plus tard, le village comptait déjà un restaurant chinois. Aujourd’hui, ce qui étaient les emblèmes de l’Ouest disparaissent de l’horizon des Prairies, remplacés par des batiments en béton. Mais à Inglis, ça sent encore bon le bois qui sert à les rénover. A l’intérieur, Madame Olson, en bonnet et robe longue à fleurs, suit la visite de groupe avec son mari et ses enfants. La petite maison dans la prairie me poursuit.

Il pleut. Je m’arrête à Russel, attirée par l’accès Internet. Le Subway m’offre une prise pour recharger mon ordinateur. Ma voiture de location ressemble de plus en plus à un mobil-home : j’ai un torchon et un maillot de bain qui sèchent aux fenêtres, mes tongs, un tupperware sur les sièges arrière…