Le Canada d'Est en Ouest

mercredi, août 02, 2006

Mercredi 26 juillet



Je pars à la découverte des Français de la campagne manitobaine. Pas difficile de les trouver sur la carte. Ils vivent à Saint-Norbert, Saint-Malo, La Broquerie, Saint-Pierre-Jolys, Saint-Adolphe, Saint-Agathe… Je suis la route 75 Sud qui longe la rivière Rouge. La piste de Pembina autrefois, qui reliait Fort Garry, au nord de Winnipeg, à Saint-Paul, Minnesota, là où le Mississippi devient navigable. Soit 800 bornes à parcourir en charrette. Au confluent des rivières Rouge et Sal, un type fait défiler son chapelet.

A Saint-Pierre-Jolys, le cimetière est rempli de noms français. Il y a un Guillaume Gaffray, né à Morlaix en 1851, des Lambert, Chauvin, Desjardins… Une trace qui n’est pas qu’historique. Dans le village de quelques 900 habitants, on parle français. « Est-ce qu’il y a quelques chose que je peux t’aider avec ? », me demande une fille à l’office de tourisme. La bibliothèque municipale compte quelque 10.500 ouvrages en français, mais quand même 25.000 en anglais. Ici, de toute façon, tout le monde est bilingue. Ce n’est pas le cas forcément dans la campagne québécoise. « L’anglais, c’est comme le rhume, tout le monde l’attrape », lance Timo Gosselin, un étudiant qui bosse l’été à la bibliothèque.