Le Canada d'Est en Ouest

mardi, août 01, 2006

Mardi 25 juillet, quand le castor fait irruption dans l'histoire



Ma nouvelle copine de Toronto m’invite dans sa chambre pour me montrer les photos de ses voyages antérieurs dans l’Arctique et l’Antarctique. Quelques ours polaires et des centaines de pingouins. On se croirait sans La marche de l’empereur. D’ailleurs, elle a vu le film. Elle part ce soir pour Churchill, 1000 habitants, dernier village indien avant ceux des Inuits, sur la baie d’Hudson. Cette fois pour voir les baleines. Le Canadien Pacifique l’y emmène en 35 heures. En suivant la transcanadienne, en traversant les plaines du Sud, on a tendance à l’oublier : le Manitoba est une province maritime. La baie d’Hudson est même le moyen trouvé par la perfide Albion pour contourner l’emprise française sur le Saint-Laurent dans la course aux peaux de castor….

Ironie de l’histoire, ce sont deux Français, Radisson et des Groseillers, qui ont soufflé l’idée aux Anglais. On est en 1659, la France nouvelle s’est implantée à Québec cinquante ans plus tôt. Au cours d’un long voyage de traite, les deux coureurs des bois découvrent la baie d’Hudson où abondent les castors. Ils achètent une cargaison de peaux aux Indiens Cree.. qui sera confisquée à leur retour par le gouvernement de la Nouvelle France. A Québec, on n’aime pas beaucoup ces aventuriers, on leur préfère les colons qui veulent se fixer sur les terres. Radisson et des Groseillers se tournent alors vers l’Angleterre, qui, elle ne fait pas la fine bouche : en 1670, une charte donne à la Compagnie des aventuriers de la baie d’Hudson le monopole du commerce et le droit de coloniser la « Terre de Rupert ». Un territoire immense qui couvre l’actuel nord du Québec jusqu’aux territoires du Nord-Ouest, soit une bonne partie du Canada actuel. Sans se soucier des Indiens. Mais c’est vrai que jusqu’à présent, aucun Européen ne s’en est soucié.


NB: la photo n'est pas de moi!