Le Canada d'Est en Ouest

mercredi, août 02, 2006

Une bonne samaritaine


Danielle Humble en sait quelque chose. Elle a un père irlandais et une mère française-métis. Elle est née au Québec, s’est mariée à un anglophone. Ils vivent ici à Saint-Pierre-Jolys. Son mari est parti à Toronto chercher des chevaux avec son boss. Elle me propose un toit pour la nuit. Dans une vraie maison, avec un vrai lit. Je la rappelle après une visite à La Broquerie. Dans la cour, sur la petite route de campagne, trois chevaux en liberté accourent vers ma voiture. Danielle ne connaît pas vraiment son passé métissé du côté maternel. Ça remonte sans doute à l’arrière-grand-père, un secret de famille.

C’est mon deuxième bon Samaritain depuis le début du voyage. Une bonne samaritaine plutôt qui me demande si ça ne me dérange si elle fait une prière avant le repas. Ben, non, quand même pas. « Merci Seigneur de cette belle journée, merci de m’avoir apporté Céline. Veille sur elle pendant son voyage… » Je ne lui dit pas que le Seigneur est une Ford bleue à quatre roues.

Je pense au film de Mickael Moore, Bowling for Colombine, aux Américains flippés et claquemurés, aux Canadiens qui laissent leurs portes ouvertes et ne se fâchent même pas quand on s’invite chez eux sans prévenir. Un peu caricatural. N’empêche que Danielle est bien disposée à l’égard des étrangers. Bien disposés à l’égard de tous. Ça ne m’étonne même pas d’apprendre que la famille Humble accueille en urgence les enfants maltraités dans leurs familles. J’ai l’impression d’être dans une série télévisée avec Virginie Lemoine.