Le Canada d'Est en Ouest

jeudi, août 17, 2006

Vendredi 4 août Le début de ma vie de rancher


« Mais qu’est-ce que t’as fait là-bas ? C’est plat, y a rien à voir. Un chien doit faire 50 kilomètres avant de trouver un arbre au pied duquel pisser ! » ça, c’est Morris Presisniuk qui réagit à ma traversée du Saskatchewan. Je vais passer une semaine chez lui et sa femme, Evelyn, dans leur ranch au nord d’Edmonton. MP Stables, pour Morris Presisniuk stables. Un ranch qui fit partie du réseau « Willing workers on organic farms », les travailleurs volontaires dans les fermes biologiques. Pas besoin de dépenser des sommes astronomiques dans un « guest ranch ». Ici on a le gîte et le couvert bio en échange d’une aide sur le ranch. Le moyen le plus économique de partager la vie d’une ferme de l’Ouest canadien.

Morris a le physique d’un koulak, mais la casquette américaine. Je ne suis pas très loin du paysan russe. Son grand-père est arrivé d’Ukraine à la fin du 19e siècle. Morris a d’ailleurs appris l’anglais à l’école. Aujourd’hui, il comprend l’ukrainien, mais ne le parle plus. Il n’y a pas que le français qui se perde. Evelyn, elle, a des origines yougoslaves et russes. Tous les Canadiens ne sont des Métis, mais tous sont peu ou prou métis.