Le Canada d'Est en Ouest

mercredi, août 02, 2006

Karen et Stewart Fleury, la perte du français parlé



Rose ne se voit pas en témoin d’une époque révolue. Il n’empêche que l’anglais est, par son nombre, naturellement conquérant. Même dans sa famille : les enfants de Rose comprennent le cree et le français, mais ne parlent presque plus qu’anglais. Alors qu’en sera-t-il pour ses 9 petits-enfants, 17 petits-petits-enfants et son petit-petit-petit enfant ?

Cinq générations se côtoient. Tous bien vivants. Il y a Karen, une des filles de Rose, qui vient d’entrer. Elle puise du tabac dans un sceau, se roule une cigarette, entre dans la conversation. « Notre génération a beaucoup perdu le français, certains avaient même honte de le parler », me dit-elle en anglais. La langue est presque perdue. Mais pas les danses traditionnelles et les histoires qui se cachent derrière chacune d’entre elles et qu’elle enseigne à ses filles. Un des fils de Rose est là lui aussi, en train de fabriquer un bonnet. Stewart Fleury m’en offre un, en souriant de toutes ses deux dents.