Le Canada d'Est en Ouest

mercredi, août 02, 2006

Saint-Isidore-de-Bellevue, le village d'Astérix


Bellevue, c’est le village d’Astérix. Avec son école de 133 élèves, le village ratisse les francophones vivant dans les villages et les fermes isolées entre Saskatoon et Prince Albert. Au cœur des Prairies, on dit ici « ballon volant », pour volley-ball, et « ballon-panier », pour le basket. Fondé par des Québécois et des Acadiens en 1902, Bellevue survit en français. Avec ses Gaudet et ses Gareau, les deux premières familles à s’installer là à la fin du 19e siècle, des familles dont on retrouve les noms partout aujourd’hui. Adèle est une Gaudet. Elle me fait visiter le centre culturel, m’explique le tableau généalogique qui remonte seize générations. Le mur lance un appel aux francophones pour un sondage sur la situation du français en milieu minoritaire. Ici, c’est pas pire. « Grâce à l’école française, souffle Adèle Gaudet. Après, les jeunes générations partent pour étudier à l’université, mais il y en a qui reviennent. »

Tom Burwell parle anglais et fait pousser de la moutarde à Saskatoon. Il a fait quelque 70 kilomètres ce dimanche pour la soupe aux pois et la tourtière de Bellevue. La cuisine traditionnelle francophone, un moyen de reconquête ?

Je plante ma tente sur le terrain municipal. Je teste pour la première fois un nouveau matelas auto-gonflant acheté au surplus de l’armée. Mais je n’ai pas vraiment le temps d’en profiter. L’orage éclate à 23h. Les gouttes sont trop fortes et ma tente à 30$ pas assez. Je me rapatrie sur la banquette arrière de la voiture.