Le Canada d'Est en Ouest

jeudi, août 03, 2006

Edmonton, le boom économique



Mardi 1er, mercredi 2 août

Edmonton, centre de l’industrie pétrolière du Canada, abrite 18.000 francophones. Il y en avait 59737 dans la province lors du recensement de 2001. Sur près de 3 millions d’habitants, ça ne fait guère que 2% de la population. Leduc, Beaumont, Saint-Albert, Legal, Grande Prairie, Saint-Isidore, Rivière-la-Paix… Là encore, la toponymie des villes et villages fait entendre un autre son de cloche. L’association canadienne-française de l’Alberta a dénombré au moins 560 noms d’origine française qui rappellent que le français a été la première langue européenne parlée en Alberta.

A Edmonton, Saint-Joachim et Bonnie Doon sont deux quartiers francophones. Des écoles, une faculté - le campus Saint-Jean- , une librairie, un hebdo - Le Franco -… En plein cœur de l’Alberta, le Texas du Canada, on peut vivre en français.

Entre 1996 et 2001, le nombre de Canadiens de langue maternelle française a même augmenté de 4.500. On peut parier sur une tendance similaire depuis 2001. Des Québécois, des Acadiens affluent, attirés par une situation économique florissante. A Fort McMurray, dans le Nord-Est, la production de pétrole est devenue très rentable depuis la flambée des prix de l’or noir. Matt, qui travaille pour Esso, me donne quelques chiffres : un litre de pétrole d’Arabie Saoudite revient à 1 ou 2 US$ , un litre produit aux Etats-Unis à 4/8$, un litre albertain à 18/23$. Le pétrole extrait des sables bitumineux de Fort McMurray est cher à produire, il pollue autant que les autres, mais il fait la fortune de la province. L’Alberta est tellement riche qu’elle a supprimé la TVA provinciale.

Pour avoir une idée du boom économique, il suffit de se balader sur les quatre-voies d’Edmonton, une ville où les nouvelles constructions poussent comme des champignons. Le quartier où habitent Suzanne et Matt, dans le sud ouest d’Edmonton, n’apparaît même pas sur ma carte. Partout, de nouvelles maisons en bois font leur apparition, des quartiers entiers sortent de terre, des routes sont rallongées, élargies... Tout ça pendant l’été, pendant que les températures le permettent.