Lundi 31 juillet, la fuite vers l'Ouest

Le ciel est gris, il fait froid. Radio-Canada annonce 11°C à Saskatoon et ne promet guère plus de 20°C dans l’après-midi. Je replie ma tente mouillée, saute la douche à 25 cents et le petit-déj. Pour la première fois, j’allume le chauffage dans la Ford.

A Battleford, j’ai trop faim. Je m’arrête sur un parking, chez Tim Hortons. Ce n’est pas un nouveau pote, mais une chaine de fast-food. Bienvenue dans un monde où les retraités tiennent encore la caisse, où les jeunes reliés à des écouteurs exécutent les « chicken combo » et les « bagels with cream cheese » à toute vitesse. Bienvenue dans l’usine à bouffe. J’y croise mon premier chapeau de cow-boy.

Dehors, il continue de pleuvoir. Je ne sais pas si je suis la dépression ou si c’est elle qui me suit. Je pars avec un objectif : Edmonton, Alberta. Soit quelque 500 bornes dans la journée. C’est long, j’ai la jambe droite qui tremble. Mais ce soir, j’ai un toit sur la tête qui ne risque pas de s’effondrer. Je suis hébergée chez Suzanne et Matthew à Edmonton.