Le Canada d'Est en Ouest

mercredi, juillet 26, 2006

Lundi 24 juillet


8h. Les pick-up bouchent l’entrée du Tim Hortons. A l’intérieur, la queue pour le café est digne de la Sécu. Je fais le plein à la sation Husky, juste en face. Une employée me demande si je veux vérifier le niveau d’huile. « What’s the word for oil in French ?, she asks me. I’m French but I can’t speak it. » Elle s’appelle Natalie Gauthier, 21 ans, et voudrait bien parler français. Sa famille, comme son nom l’indique, est francophone. De Sudbury. Mais le déménagement dans la région de Kenora, plus à l’ouest, a été difficile. Surtout pour sa sœur aînée, qui avait été à l’école en français jusque-là et s’est retrouvée isolée dans une école anglophone. « Du coup, pour que je m’intègre facilement, mes parents ne m’ont pas appris le français », souffle Natalie. Elle tente de rattraper le coup, tranquillement pas vite, aujourd’hui avec sa mère. Mais ce n’est pas gagné.

Pour la première fois, je vois quelque chose à quatre pattes qui ressemble à un daim sur le bord de la route. Le Manitoba n’est qu’à un demi-heure de Kenora. Winnipeg, la porte de l’Ouest, capitale provinciale, à 130 kilomètres de là. La route 17 devient la route 1, abandonne définitivement ses lacets et s’élargit en deux fois deux voies. La vitesse maximum passe à 100 kilomètres heure. Depuis déjà quelques temps, les sapins laissent la place à des champs. Stevie Wonder chante à tue-tête dans la voiture.