Le Canada d'Est en Ouest

mardi, août 01, 2006

Winnipeg



Au 21e siècle, sur Maryland street, l’auberge de jeunesse de Winnipeg pourrait presque passer pour la nouvelle Fourche, l’accès à Internet en plus, le sexe en moins (enfin, pour ce que j’en sais). Irlandais, Australien, Allemands, Coréennes… Un petit monde de routards à sacs à dos se croise dans la cuisine. En face, une épicerie orientale me donne l’occasion de changer de menu : nouilles chinoises prêtes en 3 minutes et feuilles de vigne farcies. L’épicier vient de Zanzibar. Même en son cœur, le Canada ne ment pas sur sa multiculturalité.

Je me jette sur mes feuilles de vigne farcies. Elles viennent de Turquie dans des boites de conserve, mais j’ai l’impression d’être à la maison. Une Canadienne d’origine japonaise, retraitée des chemins de fer et habitant Toronto, me regarde curieusement. Pas parce que je bouffe mal (non, non, pas la peine de hocher la tête Marylène). Parce qu’elle n’a jamais vu ces trucs verts bizarres. Je lui fais goûter. Elle aime bien.

Le journal local, le Winnipeg Free Press, fait sa une sur la division de l’opinion canadienne concernant l’action de son premier ministre, le conservateur Stephen Harper. 45% des Canadiens trouvent sa position « raisonnable et appropriée », 45% trop pro-israélienne. Harper est un pote de Bush, autant dire tout dans la nuance et la subtilité ! Au Québec, ils sont 60% à contester la position libanaise du gouvernement fédéral. Marrant comme les lignes de fracture internationales entre Français et Anglo-saxons se retrouvent au sein même du Canada.