Le Canada d'Est en Ouest

mardi, août 01, 2006

Winnipeg et sa Fourche


Je tombe sur la station francophone de Radio-Canada qui dresse l’inventaire des festivités franco-manitobaines, une expo au musée Saint-Boniface, une animation quelconque avec la fédération des aînés... Un type cherche même un frigo d’occasion par les petites annonces radiophoniques. Au journal, on parle de la canicule qui règne en plusieurs endroits du globe, aux Etats-Unis et en Europe notamment. Au Manitoba aussi, il fait chaud. Il n’a pas plu depuis plusieurs semaines. On commence à parler de moissons en avance sur la saison.

Winnipeg est en vue. J’ai déjà parcouru 2.600 bornes.

Winnipeg, capitale du Manitoba. Presque 700.000 habitants. Et pourtant, comme beaucoup de villes nord-américaines, elle est facile d’accès pour les étrangers. Les autochtones ne sont pas agressifs au volant, laissent passer les piétons… et roulent sur des grandes rues parallèles ou perpendiculaires. Au 19e siècle, c’était encore plus simple : la rivière Rouge et la rivière Assiniboine formaient les grands axes de communication de la région. C’est là que s’est construit Winnipeg. A un confluent qui s’appelle The Forks, la Fourche. Aujourd’hui, rénové par la ville, l’endroit concentre restaurants et magasins. On vient se balader au bord de l’eau, en famille.

Il faut vraiment fermer les yeux très fort pour s’imaginer des canoës en écorce de bouleaux et des tribus indiennes venant de loin troquer leurs marchandises. Les coureurs des bois européens se sont invités dans la partie, se mélangeant avec les Indiennes. Le résultat a donné une nation, reconnue comme telle par la Constitution canadienne de 1982 : les Métis. Des enfants de mère indienne et de pères blancs, Canadiens-Français le plus souvent, Ecossais aussi en partie. Un peuple qui s’est construit en bonne partie sur la colonie de la rivière Rouge entre 1815 et 1870.