Le Canada d'Est en Ouest

dimanche, octobre 01, 2006

L'école d'hier à aujourd'hui


Quand Claudette Dumas a commencé à fréquenter les bancs de l’école en 1946, l’enseignement du français devait être limité à une heure par jour dans les écoles publiques du Manitoba. Une heure pour faire de la grammaire, des dictées… « Mais, en fait, on étudiait aussi l’histoire du Canada et l’histoire sainte en français. On nous faisait cacher nos livres quand un inspecteur venait. » Il fallait ruser pour garder la langue.

Faut-il encore ruser aujourd’hui ? Peut-être. Claudette me tire par la manche : « Il y a une autre Française ici. Viens la rencontrer. » Je tombe sur une assistante de français au Collège universitaire de Saint-Boniface, toute surprise de se retrouver dans un milieu francophone hyper militant. Trop militant peut-être pour elle qui fait des études d’anglais. « Ils ont l’impression que si le Québec devient indépendant, ils vont disparaître ». Le Québec, c’est le cordon ombilical ténu qui les rattache à leurs origines linguistiques. Ils veulent le garder.

Il y a pourtant du sang neuf dans la place, notamment une communauté africaine. Des accents très différents résonnent dans la cour du Collège de Saint-Boniface. Mais paradoxalement, ces Francophones aux origines diverses, elle les ressent plutôt comme « fermés » sur eux-mêmes. Peut-être désespérés que beaucoup de leurs enfants parlent anglais entre eux.