Les Fransaskois au 5 à 7 de Regina
Les activités communautaires, c’est le seul moyen de lutter contre l’assimilation linguistique. «78% des enfants de francophones du Saskatchewan perdent le français, c’est le taux le plus haut de tout le Canada, se désole Ronald. Les francophones pensent qu’en parlant un peu français à leurs enfants, ceux-ci seront bilingues. Mais c’est un myhthe : il faut voir que tout l’environnement ici est en anglais.Quand tu sors de la maison, que tu prends le bus, que tu demandes l’heure… Il faut beaucoup d’efforts pour compenser l’effet environnement. »
Comme les Indiens, les Fransaskois reprennent du poil de la bête depuis une dizaine d’années. «Depuis qu’on a une école», précise Ronald. Le système scolaire va de la halte-garderie jusqu’au lycée. « L’Alberta, aussi surprenant que ça puisse paraître, vient d’adopter une loi qui impose l’apprentissage de deux langues. Les études montrent que dans 70% des cas, le français serait choisi comme deuxième langue, y compris dans des milieux d’autres origines comme des Allemands ou des Ukrainiens. En Saskatchewan, on essaie de pousser le gouvernement dans le même sens.»
Ronald Labrecque travaille à l’Assemblée communautaire fransaskoise. Une partie de son boulot consiste à gérer les dossiers d’immigration. Car le Saskatchewan, plus que n’importe où ailleurs au Canada, est une terre hémorragique. Ça urge tellement que la province accélère le processus d’immigration en délivrant d’abord un permis de travail. « Sinon, ça prend au moins deux ans avant que les gens arrivent. On doit vérifier que le poste ne peut pas être pourvu par un Canadien. Mais il y a des secteurs où les besoins sont énormes : la petite enfance, la santé, le social. On cherche aussi à attirer des agriculteurs. »
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