Le Canada d'Est en Ouest

dimanche, octobre 01, 2006

Je renaîs à nouveau à Saint-Pierre-Jolys




Il y a un truc qu’Anne-Sophie a du mal à digérer. Le côté catho de l’institution. Les francophones de l’Ouest du Canada n’ont pas pris autant de distances avec l’Eglise catholique que les Québécois. Peut-être parce qu’ils se sentent plus assiégés par les anglophones protestants. Dans les toilettes du collège, il y a un distributeur de préservatifs, et, juste à côté, une affiche : « l’abstinence est encore le meilleur moyen de se préserver des grossesses non désirées. » Anne-Sophie, en bonne laïque française, a fait un bond.

Ça me fait marrer parce qu’une heure plus tard, je suis chez ma bonne Samaritaine de Saint-Pierre-Jolys. Elle est née sur une frontière, Les Rapides-des-Joachims, une petite île sur la rivière des Outaouais, entre le Québec et l’Ontario, côté québécois. Mais Danielle n’est pas catholique. Je ne sais même pas vraiment dans quelle catégorie la ranger. Protestante, mais, après, dans quel tiroir ? Je fais la connaissance de son mari, Ryan. On ouvre la bouteille que je viens d’apporter, on se met à table. Ryan aussi. Dans sa vie, il y a quelqu’un qui compte vachement. Ce n’est pas Danielle. C’est Jésus. Ryan était drogué, il ne l’est plus grâce à Jésus. On dirait un slogan publicitaire. Il fait partie de ces chétiens nord-américains born again, « nés à nouveau »… La première foi n’avait pas marché. Le monde de Danielle et Ryan ressemble à La petite maison dans la prairie.