Le Canada d'Est en Ouest

vendredi, septembre 08, 2006

Un Toastmaster au foyer Luke 15




On est là pour un Toastmaster. Un concept difficile à traduire. Comme il y a des clubs Question pour un champion en France, il y a des clubs Toastmaster au Canada. Le but est différent : ici, il s’agit de briller à l’oral, pas de répondre à des questions pièges. Depuis le mois d’avril, un mardi sur deux, la réunion se tient à Luke 15. Ils sont une dizaine de jeunes brebies égarées qui participent au jeu. Il y en a un au chronomètre – les prises de parole doivent tourner autour de deux minutes-, un autre pour compter les « hum » et les « heu », d’autres chargés de critiquer les discours… Le thème de la réunion ? Back to school, le retour à l’école. Un retour qui est plus mémoriel qu’effectif. Les souvenirs d’école de ces jeunes ? Arriver bourré à la tequilla, défoncé à l’herbe, dormir en classe, se faire virer… « It was a fun school day for me, raconte Dan. I had many fun days like that. » C’est à l’école primaire que Jason a appris à se battre. En étant battu. « J’étais dans une école où il y avait 80% de natives (Indiens). » Et Jason est tout blond.

Ça me fait penser aux AA. C’est très américain ce genre de thérapie publique où l’on déballe ses problèmes. Les critiques, aussi bien des Toastmasters que des jeunes, sont en sandwich. Positif au début (« histoire marrante »), critique au milieu («parle plus fort », « make eye contact »), encourageant à la fin (« tu t’es bien débrouillé »). On valorise, à aucun moment on ne démolit. Et à la fin, on élit le meilleur discours, le meilleur critique, on porte un toast et on s’applaudit.

Je suis sur la lune.