Le Canada d'Est en Ouest

vendredi, septembre 08, 2006

Mardi 29 août, une baraque à la loterie




Ce matin, c’est coiffeur. Thuong a besoin d’une coupe. Moi aussi. Elle m’emmène chez une coiffeuse chinoise de son quartier. Judy, c’est son prénom anglicisé. Je n’ai pas réussi à retenir l’originel. Celui qu’elle avait avant d’arriver au Canada il y a 18 ans avec sa famille. Elle parlait mandarin et la langue de Shanghaï. C’est à Vancouver qu’elle a appris le cantonais, la langue de la majorité des immigrants chinois. Et il y en a beaucoup. Le Chinatown de Vancouver abrite la troisième communauté chinoise d’Amérique du Nord après San Francisco et New York. « Pour aller à Richmond (une ville de banlieue où vivent beaucoup de Chinois), il te faut un visa », plaisante Judy. C’est la blague qui coure, même dans la communauté chinoise.

Bruce et Thuong me conduident à White Rock. On passe des maisons énormes avec vue sur l’océan pacifique. On entre dans l’une d’elles. On peut la gagner à la lotterie. Le billet est à 100$. A l’intérieur, c’est Dallas moins les coupes de cheveux années 80.

Très loin de Luke 15, la maison accueillant des drogués en voie de réhabilitation où me conduit Thuong dans la soirée. Luke 15, c’est une référence à « Lost sheep parabol ». La parabole du mouton perdu ? « De la brebis égarée », me traduit Thuong. Des tableaux religieux peuplent les murs de la maison. Luke 15, qui peut accueillir jusqu’à 25 personnes, fonctionne sans fonds publics. C’est une œuvre caritative en même temps qu’une alternative à la prison reconnue officiellement par les tribunaux.