Le Portugal à Osoyoos

A 8h, c’est encore vert autour de moi. Je tombe sur Ilda et Darcy le nez et les mains dans les pêchers. Ils vont vite, mais travaillent avec précaution. « Les pêches sont les fruits les plus délicats à collecter. Les fermiers préfèrent embaucher des saisonniers expérimentés pour ce boulot et laisser les pommes aux débutants », me lance Ilda entre deux ramassages. Ilda est d’origine portugaise. Ses parents sont arrivés au Canada en 1958, se sont installés là, dans l’Okanagan, parce que la vallée leur rappelait leur pays. Ils y ont retrouvé la chaleur et les couleurs du Portugal. Ilda a grandi dans les vergers. Darcy, son mari, aussi. Il me dit de pas me gêner, que je peux me servir. Les nectarines en bas des arbres, les molles, qui seront de toute façon jetées parce qu’elles ne supporteront pas le transport. Je fais mes provisions. Je suis vraiment loin des ouvriers agricoles des romans de Steinbeck.