Le Canada d'Est en Ouest

jeudi, août 17, 2006

530$ pour un cheval


Morris et Evelyn ont acheté un cheval hier soir aux enchères. 530$. Un cheval noir dont ils ne savent rien et qui était en route vers la boucherie. Il est là dans l’écurie, un grand dôme en bois qui sent bon la paille, le cuir et le crotin. A-t-il été dressé ? Morris n’en sait rien, ne connaît pas l’ancien propriétaire. Ça se passe comme ça les enchères. Un pari.

On selle le cheval sans nom, lui glisse un Mors entre les dents. Il est calme, mais n’a pas été dressé. « Puppet », c’est le diagnostic de Morris. Soit un cheval pourri-gâté à qui on a toujours fait des bisous sans jamais rien exiger de lui. « He needs education. He found the right place: here it’s the University of Alberta.”

Morris, un garcon de ferme qui a été à l’école jusqu’à 14 ans, s’en est bien sorti dans la vie. L’année dernière, c’est son ranch qui a été sélectionné pour défiler devant la reine d’Angleterre, chef d’Etat du Canada (et oui !) en visite à Edmonton. Il est débordé : randonnées, balades en carriole pour les mariages et anniversaires, festival de poésie du cow-boy (si, si, ça existe)… Réputé, situé à la sortie d’une ville de près d’un million d’habitants, il a un agenda bien rempli.