Le Canada d'Est en Ouest

vendredi, septembre 15, 2006

Tofino, c'est beau, mais ça manque de bistros


Je retrouve le plancher des vaches. Et cherche une chambre pour ma voiture. Je sais que l’auberge de jeunesse, avec sa cheminée et son intérieur cosy, affiche complet. Mais après ma nuit à Victoria, j’en suis presque soulagée. Au bout d’un parking de cailloux, je tombe sur un couple de Québécois en train de pique-niquer devant son van. Denis et Johanne me proposent une « coup’ de vin », et puis, finalement, de partager leurs nouilles au jambon. J’accepte, je ne fais même pas semblant de refuser.

Parce que je sens, là, à ce moment, ce qui me manque. Pas le vin, mais le bistro, la convivialité d’un café français, portugais, ou turc… Tofino, c’est beau. Mais sa beauté tient dans sa situation géographique, pas dans son village qui ressemble à tant d’autres au Canada. Je pense au petit port de Sauzon à Belle-Ile, aux bars de Saint-Malo, à tous ces bistros où l’on peut bouquiner en prenant une bière ou un café. Tous ces endroits où la fonction sociale est aussi importante que la fonction commerciale. On n’a pas envie de s’attarder dans un Tim Hortons ou un Subway. C’est pas fait pour ça.

Ici, à Tofino, la vie s’arrête tôt. Un pub glauque, vêtu de néons et de vitres noires, crache des nanas blindées, des Indiens titubants. Il y a comme une frontière bien nette tracée entre la café servi dans des petits restos bien clean et l’alcool servi dans des places dégueu, une frontière très nord-américaine entre le bien et le mal.