Le Canada d'Est en Ouest

vendredi, septembre 08, 2006

Mardi 5 septembre, le Vancouver des francophiles



Aujourd’hui, c’est la rentrée des classes. Hier, c’était Labour Day, le 1er mai en Amérique du Nord. Une fête du travail où la plupart des services sont fermés, mais la plupart des commerces restent ouverts. Labour Day sonne la fin des vacances. Dans les rues de Delta ce matin, je croise des gamines indiennes (d’Inde) avec le cartable sur le dos. Le quartier de Thuong et Bruce est peuplé de Sikhs à turbans et de femmes en tuniques hindous. C'est marqué sur la devanture d’un magasin : Bombay Blues.

Le blues, ce sont les francophones de Colombie-Britannique qui pourraient l’avoir : ici, ils sont encore plus minoritaires qu’en Alberta. Quelques 56.000 personnes sont de langue maternelle française d’après les statistiques de 2001, soit 1,5% de la population de la province. Ils ont une adresse où aller : septième avenue, au croisement de Granville street. C’est l’adresse du Centre culturel francophone de Vancouver. On y annonce le début des cours de français, un concert de Raphaël Torr en hommage à Joe Dassin, un autre d’Isabelle Longnus en hommage à Barbara, un café-philo, un défilé de mode. J’ai devant moi une galerie de DVD familiers, Jules et Jim, Le goût des autres, Les poupées russes

Mais, à l’accueil, ça cause pas mal anglais. Il y a autant d’anglophones que de francophones qui fréquentent le lieu. « C’est ce qui est fantastique ici, lance Chantal Vaillancourt. On a affaire à des francophiles. » Chantal est arrivée du Québec il y a un an, elle est en poste depuis seulement cinq jours au centre culturel. Elle n’en revient pas de l’intérêt et de la tolérance des Colombiens-Britanniques. « C’est magique : on a des anglophones de tous les âges qui viennent suivre des cours de français ». Lisa en est une, une francophile qui a envie d’être plus francophone. « Une anomalie », elle me dit. Lisa, journaliste free-lance à Vancouver, a fait une partie de ses études à Montréal. « Mais ici, j’ai peu eu l’occasion de parler français. Je n’ai pas dépassé le niveau débutant-intermédiaire. » Le monde est petit. Lisa était à Cognac il y a dix ans, en touriste, avec son sac au dos. Elle s’en rappelle très bien, car elle a été « à la merci » d’une famille cognaçaise rencontrée par hasard qui l’a hébergée, invitée au restaurant et fait visiter les vignobles et maisons de cognac.