Le Canada d'Est en Ouest

vendredi, septembre 08, 2006

Victoria by night



J’appelle Annie. Thuong m’a griffonné son numéro de téléphone sur un papier. Annie est une des ses amies, une Française qui a immigré du Berry il y a une bonne vingtaine d’années. Elle est sur le départ. Destination Ottawa, Ontario, pour le concert de Charles Aznavour qui fait sa tournée d’adieu. Elle en profite pour voir sa fille qui habite la capitale fédérale. « Faire tous ces kilomètres, ça n’a rien d’extraordinaire au Canada, me dit-elle. Je vais en France tous les ans, juste une semaine. Là-bas, tout le monde est surpris que je fasse un aussi long voyage pour rester aussi peu de temps. Mais pour nous, c’est pas grand-chose. » On est au téléphone, mais elle est intarissable. Annie me dresse un portrait des Colombiens-Britanniques : « les granola people ». Des gens nature, sains de corps et d’esprit, écolos et sportifs. Les femmes ne se teignent pas les cheveux, un type vient en kayak voir son fils à l’hôpital. « C’est la Californie du Canada », conclut mon ethnologue improvisée qui vit avec ses sujets d’étude depuis pas mal d’années.

Il fait nuit. Et devant le port de Victoria, c’est Noël. La Parlement brille de tous ses feux. Au-dessus, le capitaine George Vancouver prend possession du territoire au nom de la couronne britannique. Je retourne brièvement en 1792.