Le Canada d'Est en Ouest

vendredi, août 25, 2006

Les vergers de l'Okanagan


Le gros du travail est maintenant un peu plus au Nord, à Kelowna. A une heure de route. C’est là d’où je viens. Les récoltes démarrent dans le Sud, où il fait plus chaud, et remontent progressivement vers le nord de la vallée. Il n’empêche qu’au deuxième coup de fil, je trouve un job à Naramata, à 7 kilomètres de Penticton. Chez Sylvain, un Québécois installé là depuis vingt-cinq ans. Tous ses ceuilleurs de cerises ont décampé vers Kelowna. Aucun n’est resté pour l’éclaircissage des pommes. Car ça paye moins bien que la cueillette des cerises. Dix dollars de l’heure, c’est le tarif. C’est plus que le salaire minimim provincial fixé à 8$ l’heure. Et ce n’est pas déclaré. Quand je demande à Sylvain s’il veut voir ma carte d’assurance sociale (équivalent d’un permis de travail ici), il se marre. Il s’ent tape comme de l’an quarante. Je prends.

Sylvain a des trailers où les saisonniers peuvent dormir. Le mot approprié est, je crois, rudimentaire. Il faut descendre une route étroite et pentue. Là, on est arrêté net par des chiottes en kit et un tas de planches de bois qui dégringolent. Le campement est juste derrière. Des toits de pick-up datant de Sitting Bull. A l’époque, les gens étaient nains. J’imagine même pas dormir sur la banquette étroite et, de toute façon, trop courte. Le seul luxe, c’est le gaz. Mais il n’y a une absente de poids : l’eau. Je me sens comme une journalière agricole dans un roman de Steinbeck.

Il commence à faire nuit. Sylvain passe me prendre demain à 7h. Je monte ma tente sous un cerisier. Mais je ne dors pas. Dehors, c’est un bordel monstre. Les insectes et les coyotes doivent fêter un truc. J’entends tout. Je préfèrerais le bruit familier des voitures